Une idée saugrenue qui déboule alors que personne ne l’attendait.
Si l’on met de côté la course quotidienne après le bus, ou le stepper devant sex&thecity (les clichés, toujours les clichés, on dirait pourtant que cela fonctionne), 4 ans que je n’avais pas fait de sport.
Comme nous dirait alors notre grande amie Kathy Ireland (les vidéos doublées sont une pépite, le comble du kitsh. En plus c’est une pro-life, j’adore!), le corps s’affaisse et c’est disgracieux. Et perdre son souffle après 2 étages, c’est du genre inacceptable à 22 ans. Surtout lorsque l’on ne fume pas et que l’on ne pèse pas 90 kilos.
Toutes ces bonnes raisons font que, un jour, l’on pousse la porte d’un de ces centres un peu trop chers, après avoir checké les forums forme slash musculation slash maigrir. Là, c’est toujours le même vieux potage dans la même vieille écuelle : attention, dernier jour de promotion, abonnez vous ce soir ou demain le prix sera multiplié par 4, avec toujours cette petite voix de commercial qui te fait croire qu’au lieu de te faire couillonner, c’est toi qui nique les autres naïfs qui viendront s’abonner demain. Spéciale dédicasse à LadyFitness qui a du avoir son BTS force de vente option pacte avec le diable, devenant agressif après que j’eus prononcé l’incroyable « je vais réfléchir, je n’aime pas prendre mes décisions aussi vite ». Parce que j’aurais du m’abonner avant la fermeture, environ 45 minutes plus tard. Tout ça pour faire du sport seulement entre femmes « parce que certains hommes sont jaloux donc c’est plus rassurant quand même » sous entendu, tu ne te prendras pas de torgnole en rentrant puisque tu n’auras pas d’occasion de flirter. Bon.
C’est donc vers un centre plus classique que je me suis tournée. Cardiotraining sur machines, cours en salle, musculation et ses débardeurs années 80, tout était exactement comme je l’avais imaginé. Allégée de 130 euros dès le premier jour, entre frais d’inscriptions et abonnement mensualisé, il fallait en profiter le plus rapidement possible. La même chose que ton noël à 8 ans, lorsque tu savais que tu allais avoir l’incroyable maison Barbie 3 étages et que tu n’avais pas dormi de la nuit (ou presque, les souvenirs d’enfant, ça trompe) pour pouvoir y jouer le plus vite possible.
Au final, c’est surtout la souffrance qui est récoltée, entre vélo, stepper, tapis et toutes sortes de machines de barbarie. Le corps devient un engin de combat et l’on se transforme en un érudit en basket-jogging. De quoi placer habilement dans une conversation : métabolisme de base, abducteurs (que ce n’est pas pareil que adducteurs ma bonne dame) ou temps de récupération, qui est le moment le plus incroyable de la musculation vu que l’on ne fait rien et que l’on se muscle. Merveilleux.
Au bout de quelques semaines, les résultats sont plutôt dans la tête et l’on essaie de se convaincre que l’on a perdu. Là. Très précisément là. Et l’on cauchemarde encore plus sur l’inexorable vieillesse à cause des vestiaires pour dames où les dames, elles, sont tout sauf gênées. Certains diront que je suis pudibonde, mais voir une femme de 70 ans passés se balader nue, faire la bise à sa voisine, tout en se séchant là où il faut, c’est difficile pour de jeunes yeux comme les miens. Ce n’est certainement pas ce que je pensais trouver en me payant un abonnement à une salle de sport.
Mais la motivation ne retombe pas. Un seul regard sur les comptes en ligne et le débit de 65 euros en début de mois redonne l’envie de transpirer comme un porc sur des machines pas écologiques du tout. Tout en se gavant de gâteaux parce, contrairement aux autres, on compense. Etre quelqu’un de bien, c’est pas donné à tout le monde.