Skins 5° génération –oui, c’est comme les ipod- vient de se terminer.
Et c’est presque un soulagement.
Après 8 épisodes en vostfr où l’on oscillait entre rire et désespoir, il est maintenant clair que Skins est mort. Enterré. Mangeant les pissenlits par la racine.
C’est un peu la vieille rengaine chaque année. Skins revient, avec ses nouveaux personnages, Bristol inchangé et du LSD dans toutes les poches. C’est d’ailleurs son succès de départ, ce joli côté subversif, entre drogue à outrance et sexe non protégé. Skins serait-il un descendant de Larry Clark ?
Au début notamment, on a pu crier au génie. En 2007, la série britannique avait tout de novateur tout en utilisant les ficelles et stéréotypes classiques : le puceau, la dérangée–arty, le bellâtre, le gay-sensible, autant de personnages grotesques sur le papier mais plus que vivants dans la série. Je ne vais pas vous refaire un topo sur les Skins-party (on remercie M6 et les magazines féminins) mais la série a définitivement été créatrice d’une tendance, ramenant l’hédonisme au centre de la vie adolescente.
Nécessairement, 5 ans plus tard, il devient parfois difficile de se renouveler ou de titiller les esprits. Alors on crée de nouveaux personnages stéréotypés comme on en a l’habitude : le métalleux -tel que dans Le Dictionnaire du Look de Géraldine de Margerie et Olivier Marty (que je ne peux que trop vous conseiller tellement ce livre me fait rire)- le paysan cracra ou la bisexuelle qui se cherche.
Mais cela ne fonctionne pas. Rien ne semble définitivement vrai. Les relations ne sont pas attachantes, les discours n’arrivent pas à dégager une quelconque poésie. On ne se raccroche ni à une phrase, ni à une scène politiquement incorrecte. Et l’on en vient à se dire que rien ne tient la route.
Pourtant, les scénaristes sont toujours un groupe de jeunes épaulés par Jamie Brittain, un jeune homme lui aussi puisqu’il est né en 1985. Son père, co-créateur de la série, a quitté le navire à la saison dernière.
Peut-être avait-il senti l’odeur de rat crevé ?
Pas une scène qui en vaudrait la peine ne me revient. Ce n’est pas faute d’avoir cherché.
C’était pour moi une série qui respirait la liberté, le subversif, où l’idée même de consensuel n’avait pas de sens. Aujourd’hui, et alors que le 8° épisode annonce un vrai-faux mariage entre le couple d’amoureux incongru, ainsi qu’une scène de lesbianisme comme on en fait plus [« it’s ok » dit la grande brune en dégrafant la robe de la frêle bisexuelle qui se cherche] je me demande bien où la série voulait aller. Quelle poésie elle voulait créer. Quelle histoire elle aurait voulu raconter. On est peut-être un gros con mais, Skins, c’était mieux avant.
Nota : Si je devais résumer la magie de Skins, en un seul moment, cela serait cette scène, de la première saison. Nous en sommes loin, maintenant.
Bon aller, on est plus à un lien près : pour le plaisir des esgourdes, Mobb Deep nous chante un gentil refrain. La fête est belle et bien finie.
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