Non, New York, ce n’est pas seulement des buildings, des lumières, des magasins et des jardins cachés (mon petit doigt me dit que je vous ai déjà parlé de ce sujet ici).
Si vous êtes comme moi amateur de découvertes un brin controversées, le thème de la mort est un bon classique, qu’il est possible d’exhumer sans difficulté lors d’un séjour à New York (vous aurez remarqué ce jeu de mot absolument admirable).
Et pour visiter New York sur ce thème insolite de la mort, il faudra tout simplement vous rendre à Brooklyn : j’y ai exploré 2 lieux qui valent le détour.
Direction le quartier de Gowanus et Greenwood Cemetery.
The Morbid Anatomy Museum, un musée indéfinissable
Situé dans le quartier de Gowanus, au croisement de la 3ème Avenue et de la 7th St (Métro 9th st sur la ligne N, R et D), le Morbid Anatomy Museum ouvre ses portes début 2014 mais provient d’un projet bien plus ancien.
Au croisement d’un centre de recherche, d’un cabinet de curiosités, d’un musée d’histoire naturelle et d’un musée de la médecine, ce lieu a d’abord été une collection personnelle menée par Joanna Ebenstein qui souhaitait questionner notre rapport à la mort (et au morbide) au travers d’un blog, http://morbidanatomy.blogspot.fr, devenu donc un musée à part entière quelques années plus tard.
Celui-ci, bien que petit, a la particularité de posséder une librairie ainsi qu’une collection magnifique et reste un lieu puisqu’il accueille de nombreux workshop d’artistes (pour créer des scénettes humoristiques grâce à la taxidermie), des conférences et des lectures sur des sujets variés allant des malformations congénitales dans la littérature médicale en passant par la nécrophilie.
Mais que trouve-t-on dans un musée de l’anatomie morbide ? Plus loin que la mort, il s’agit de s’intéresser aussi aux maladies, au corps en lui-même et plus largement à toute la littérature et tous les rituels que l’homme a pu se créer autour du repos éternel , ce grand inconnu.
L’exposition que j’ai pu visiter s’intitulait elle « The Art of Mourning » et nous permettait de découvrir (ou redécouvrir) la création et l’art lié au deuil, notamment au 19ème et début du 20ème siècle.
Un vrai mélange des genres où les photographies des défunts se mélangeaient avec des pièces intrigantes liées au travail du cheveux comme pièce de commémoration.
Un vrai coup de coeur aussi pour le livre édité par Joanna, The Morbid Anatomy Anthology (que je n’ai pas pu ramener parce que mes valises étaient déjà trop lourdes) qui reprend 28 essais sur les différentes thématiques des conférences présentés depuis 2008, alors que le musée n’existait pas encore.
Mon seul reproche : le prix d’entrée à 10$ pour un musée qui s’avère relativement vite exploré, mais il faut savoir ce que l’on veut.
The Morbid Anatomy Museum
424 at 3rd avenue (au croisement avec la 7th st)
Ouvert de 12 pm (midi) à 6 pm tous les jours sauf le mardi
Entrée à 10 $
http://morbidanatomymuseum.org/
Greenwood Cemetery, dépaysant et relaxant
Bien plus connu (et visité) que le Morbid Anatomy Museum situé à quelques encablures, le cimetière de Greenwood est un lieu de visite aussi intéressant que le cimetière du Père-Lachaise.
Pour s’y rendre, il faudra d’abord grimper : sa spécificité est d’être situé sur un terrain accidenté, ce qui participe d’autant plus à son charme.
Créé en 1838 sur un terrain historique qui abrita en 1776 une sinistre bataille de la révolution américaine, Greenwood a rapidement fait parler de lui et attirait d’ailleurs dans les années 1860 plus de 500 000 visiteurs par an, rivalisant (à l’époque) avec le nombre de touristes se rendant aux chutes du Niagara !
Il faut dire que le cimetière possède un charme fou : des centaines d’arbres, de mausolées étonnants, des plans d’eau apaisants et des tombes aux inspirations très européennes.
La petite surprise à ne pas rater, indiquée par le chef de la sécurité du cimetière? Une vue magnifique sur Manhattan si vous avez la force de monter dans les hauteurs : c’est entouré sur la carte ! Franchement c’est magnifique, vous auriez tort de vous en priver (surtout qu’il y a un banc pour reposer ses pieds endoloris).
Vous y trouverez aussi la tombe de Jean-Michel Basquiat et de Samuel Morse (l’inventeur du morse donc) ainsi que tout un tas d’inconnus qui passent l’éternité au vert.