Je ne suis pas née phobique de l’avion, aérodromophobie, aviophobique.
Je n’ai même pas trouvé une logique traumatisante à cette peur de l’avion, je sais juste que depuis quelques annés, voyager en avion est petit à petit devenu un supplice physique, créant tachycardie et transpiration excessive.
Mi-conquise, mi-intriguée, je me suis tournée vers l’hypnose, en testant une hypnothérapie pendant plusieurs semaines, pour essayer de lutter contre cette peur de l’avion. Et comme vous l’avez peut-être deviné, le résultat s’avère ultra positif.
Je vais tenter de vous refaire le fil de l’histoire et vous expliquer comment l’hypnose peut fonctionner concrètement sur ce type de phobie, au travers de cette expérience.
La première fois que j’ai pris l’avion, cela devait être l’été de mes 6 ans, pour aller voir ma tante, mon oncle et ma cousine en Angleterre. Ensuite, il a été un moyen de transport plus ou moins fréquent pendant mon adolescence, et plus régulier pendant ma jeune vie d’adulte, pour visiter les Etats-Unis (tous les ans) mais aussi rentrer chez mes parents à Toulouse, depuis Lyon 2 fois par an environ, lassée de prendre le train.
Ce n’est pas vraiment que j’adorais prendre l’avion, mais cela ne me posait aucun problème particulier.
Sauf que.
Phobie de l’avion : ne cherchez pas d’histoire logique, il n’y en a pas
En mai 2016, nous partons aux Seychelles, sur l’île de Silhouette, pour une dizaine de jours paradisiaques. Nous prenons l’avion pour nous rendre à Dubaï, puis de Dubaï à l’île de Mahé. Et si aucun événement notable ne se produit, je me souviens avoir été incapable de dormir, obnubilée par cette lumière rouge et verte des sorties de secours et de ces signaux lumineux qui s’allumaient régulièrement au gré des turbulences.
Juillet 2016, nous partons à Rome. En retard au décollage, le pilote tente de gagner du temps à l’atterrissage et nous descendons beaucoup trop vite à mon goût. Mon coeur bat bien plus vite que la normale et j’ai les mains moites. Je m’imagine des choses sordides, j’ai du mal à me maîtriser, mais j’essaie de garder la face. Je ne m’assiérai plus jamais au hublot.
Début septembre 2016, nous prenons l’avion pour Manchester. Je me laisse dépasser par des pensées négatives, je me dis que si on meurt, personne ne va récupérer mon chat d’amour et qu’il va crever dans ses propres déjections, l’avion fait trop de bruit, rien n’est normal, je transpire tellement et augmente au maximum le son de mes écouteurs. Je compte jusqu’à 10 toutes les 10 secondes et rien ne s’améliore.
Fin septembre 2016, je prends l’avion pour monter à Paris. Le vol aller est l’une des pires expériences émotionnelle de ma vie alors que tout va bien. A chaque virage, je nous vois nous écraser. J’ai envie de me rouler en position fœtale au sol pour calmer mon stress, j’augmente encore le volume de mes écouteurs en passant en boucle « I’m In Control » d’Aluna Georges. Mais je ne contrôle plus rien. J’ai les mains tellement moites. J’ai pris de l’homéopathie à la pharmacie et je m’en veux d’avoir payé 7 € pour des bonbons au sucre qui ne marchent absolument pas. Je ne veux pas mourir, je ne pense qu’à ça.
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Janvier 2017. Nous sommes en train de préparer notre séjour en Californie et à Chicago pour fin mars- début avril et il est plus que temps de s’occuper des billets d’avion. L’idée même de les acheter me met dans un état anxieux complètement disproportionné. Et je commence vraiment à me dire que j’ai un problème.
Je me mets alors à lister l’ensemble des solutions qui s’offrent à moi : médicaments (je préfère éviter), stage Air France
contre les phobiques de l’avion (environ 800€, bien trop cher) et puis… hypnose.
Sur Google, l’hypnothérapie semble être une solution à de nombreux maux, cette discipline étant plébiscitée par beaucoup de monde. Autour de moi, d’autres personnes dans le même cas phobique ou ayant d’autres maux psychologiques, veulent ou se sont tournés vers l’hypnose. Je décide d’écouter les signes : au pire, cela me fait une bonne histoire à raconter, au mieux, cela permet de calmer définitivement mes angoisses qui n’ont aucun sens logique.
Phobie 1 – Hypnose 0
Le nombre de praticiens dits hypnothérapeutes (et non hypnotiseurs, vous vous êtes crus en prime time sur TF1 ?) est assez impressionnant à Lyon. Mon choix s’est fait en fonction du prix, de l’emplacement géographique et des avis lus sur internet. Pas mieux que pour un restaurant (et j’ai fait pareil pour mon gynécologue youhou !).
Je crois que les deux premières questions qu’il m’a posé, lors du premier rendez-vous, ont été « pouvez-vous m’expliquer plus précisément ce qui vous amène ? » et « que savez-vous de l’hypnose?« .
Une bonne façon de poser les premières pierres et de confronter mes idées reçues, tout en acceptant que non, cette thérapie en 3 ou 4 séances ne sera pas nécessairement miraculeuse et que oui, il va falloir pas mal parler.
En hypnose, il existe comme partout différentes écoles de pensées.
Mon hypnothérapeute lui, pratique l’hypnose Ericksonienne, qui vous sera beaucoup mieux expliquée par Psychologie.com mais qui, pour le dire simplement, va induire un état de « semi-conscience » proche du demi-sommeil (le terme exact est « état modifié de conscience »). Dans ces moments là, il est ainsi possible de parler directement à l’inconscient.
Ce que je comprends aussi rapidement, c’est que dans la phobie, rien n’est logique ou pragmatique.
Parfois (et c’est d’ailleurs le cas le plus fréquent) on peut avoir une phobie sans qu’un événement distinct lié à cet « objet » (phobie de l’avion, des araignées, du vide mais aussi boulimie, ou tocs) ne soit réellement déclencheur. Comme si la phobie cachait la forêt, vous voyez l’idée ?
En séance donc, en tout cas lors de mon expérience, nous n’avons jamais vraiment travaillé directement sur la phobie en elle-même (simplement une seule fois au cours d’une séance), mais nous nous sommes concentrés sur ce qui peut être inhérent à cette phobie.
Et dans le cadre des phobiques de l’avion, il s’agit le plus souvent de personnes étant tout le temps dans le contrôle de leur vie, ayant du mal à lâcher prise et à faire confiance aux autres. TIENT TIENT.
Oui, dans hypnothérapie, il y a thérapie
En hypnothérapie, en tout cas dans le cas d’une phobie de l’avion, il va ainsi être nécessaire, vous l’aurez compris, de parler un peu de soi. « Comment résumez-vous votre adolescence ? » « Quelle est votre relation avec vos parents ? » « Comment voyez-vous l’avenir ? ».
Cela peut paraître un peu étrange mais l’idée est d’essayer de comprendre votre caractère et vos grands traits de personnalité, ainsi que de voir les grands événements qui ont pu jalonner votre vie, pour proposer une thérapie d’hypnose la plus adaptée et la plus efficace.
Pendant la première heure (et c’est un peu troublant) : pas d’hypnose.
Seulement un entretien et de nombreuses prises de notes de son côté faisant écho aux petits raclements de gorge gênés que je pouvais émettre entre mes différentes réponses. Difficile de se décrire ou de prendre du recul sur ses pensées du moment, mais l’exercice est très intéressant si vous êtes dans ce mouvement. Et en pré-trentenaire que je suis (seulement 2 fucking years alalala) les questions et les doutes ne manquent, d’ailleurs j’ai pour lubie d’analyser mes rêves (mais je ne fume pas de cannabis et je n’ai pas d’attrape-rêve chez moi pour les quelques-un qui se posaient la question dans la salle).
Le praticien vous explique ensuite de quelle façon il va traiter votre phobie, quels axes il va prendre, quelles histoires il va raconter à mon subconscient. C’est hyper pédagogique, et mon esprit cartésien l’a profondément remercié.
La démarche est presque scientifique, c’est très rassurant. 3 à 4 séances seront nécessaires selon lui mais il me met en garde : chez certaines personnes, l’hypnose thérapeutique ne fonctionne absolument pas car elles ne sont pas réceptives. Il est donc temps d’essayer.
« Je me suis sentie hyper mal quand vous m’avez demandé de visualiser ma phobie »
Durant les 4 séances qui ont été nécessaires pour moi, j’ai surtout ensuite beaucoup écouté. Après m’être installée confortablement dans un fauteuil, l’hypnothérapeute, assis non loin de moi, change complètement de voix et commence à adopter un ton assez monocorde, proche de celui utilisé par les Youtubeurs pratiquant l’ASMR (si vous ne connaissez pas, foncez, c’est l’orgasme auditif assuré pour 90% des gens).
Il m’invite à calmer ma respiration, à me laisser entraîner par sa voix et petit à petit, on se sent physiquement un peu partir. Aussi étrange que cela puisse paraître, les doigts et les mains commencent à s’engourdir, les muscles des jambes deviennent plus lourds, difficiles à bouger. Les sons parasites, comme le tic-tac de l’horloge, commencent à s’éloigner, mais on reste parfaitement conscient de tout. On ne se sent pas « obligé » de faire quelque chose, on est juste bien, avec le corps un peu lourd et ensommeillé.
Durant chaque séance, il m’a ensuite raconté de nombreuses histoires, m’a demandé de visualiser des choses (du fait que je sois très visuelle selon lui, ce qui est parfaitement vrai) et petit à petit, a essayé d’intégrer à mon inconscient, de manière indirecte, qu’il n’est pas possible de tout maîtriser et qu’il fallait vivre avec.
Lors de la 3ème séance, la plus éprouvante, il m’a aussi incité à me débarrasser littéralement de ma phobie en visualisant une image effrayante (pour moi, un avion qui plongeait pour s’écraser) sous forme de poster au mur, dont je devais me débarrasser. Et aussi bête que cela puisse paraître, les sensations physiques ont été difficiles : j’ai eu soudain d’importants vertiges, des nausées, un mal-être physique général.
A la fin de l’exercice, l’hypnothérapeute demande petit à petit de revenir dans la pièce, de reprendre ses esprits, et c’est un peu comme si l’on se réveillait d’une sieste au soleil.
Il me demande à chaque fois de décrire mes sensations (je vous vois venir petits pervers), d’expliquer si certains mots qu’il a prononcé ont plus marqué mon esprit et comment je me sens. Il va aussi faire un topo de ce qu’il a fait « si je vous ai raconté cette histoire, c’était pour appuyer sur la notion de contrôle » et on se dit à dans 15 jours.
Oui, l’hypnose est -presque – venue à bout de cette phobie de l’avion
Peut-être parce que cette phobie était récente, peut-être parce que j’étais réceptive et ouverte d’esprit face à cette pratique… J’étais aussi apparemment une candidate parfaite pour l’hypnose car j’arrivais à entrer en hypnose profonde assez facilement, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
Quand je suis sortie de ma dernière séance (la 4ème donc) je ne savais pas trop quoi en penser. Et même lors du décollage de mon premier avion pour rejoindre Londres en mars 2017, avant de prendre mon long-courrier pour San Francisco, je n’étais pas en super forme.
Mais bizarrement, au fil des minutes, les choses se sont calmées. Tout ce que je me martelais et que je n’arrivais pas à intégrer précédemment (« le pilote sait ce qu’il fait » « c’est normal ces bruits » « oui l’avion penche, mais c’est tout à fait logique ») sont ENFIN entrées dans mon esprit et m’ont convaincue. Je me sentais bien, et j’appréciais même certaines sensations, comme à la fête foraine, vous savez quand l’avion fait un très grand virage et que vous avez le corps qui part sur les côtés.
J’avais appris inconsciemment à me calmer en me concentrant sur ma respiration, j’avais compris que tout était normal et que tout se passait bien.
Je ne dis pas que je prendrais l’avion tous les lundis pour aller au boulot. Mais je sais qu’aujourd’hui, je suis capable de prendre l’avion sans ressentir cette anxiété incroyable et je peux même me servir de ces apprentissages dans ma vie quotidienne.
Cette thérapie, certes très brève, permet de relativiser aussi beaucoup de choses, de se prouver que l’on peut dépasser les limites imaginaires que l’on se fixe, de réfléchir sur soi et sur ce que l’on fait et c’est hyper positif.
Et en 2022, je suis comment ? (juin 2022)
Quelques années après, 2 gros voyages en avion en 2018, un dernier voyage en avion en Europe en 2020, une pandémie mondiale, est ce que ma phobie semble toujours éloignée ? Hm, pas si simple.
Même si cela fait plus de 2 ans que je n’ai pas pris l’avion, y penser est un vrai mélange de légère appréhension mais aussi de grande joie. Je ne suis pour autant pas pleinement rassurée. Comme s’il était nécessaire que je recommence un peu mes exercices à la perspective de reprendre l’avion surement dans quelques mois.
Rien n’est magique me direz vous et les années passant, on devient aussi plus conscient de sa propre mortalité, au regard des disparitions, parfois logiques, souvent intolérables, qui nous entourent chaque année un peu plus.
Si vous aviez envie d’en savoir plus sur l’hypnothérapie, en tout cas dans le cadre d’une phobie, ou si vous avez déjà suivi ce type de thérapie brève, je serai ravie d’en discuter en commentaires 🙂
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There are 13 comments
Bonjour, cette personne exerce t elle encore? Est il possible d avoir l adresse svp?
Je vous remercie par avance.
Cordialement.
Marie
Hello Marie
C’est l’hypnothérapeute Christophe Deville qui m’a suivie. Il est important d’avoir un bon feeling avec son thérapeute, je vous invite à le rencontrer pour vous faire une idée ! Bon courage dans vos recherches et pour la suite 🙂
Justine
Bonjour,
Je me permets de vous écrire car je vis exactement la même situation…
Aucune peur de l’avion étant jeune, cela a débuté il y a 1-2ans environ et c’est de pire en pire…
L’idée de réserver mes vacances d’été me mets la boule au ventre, la tête qui tourne, envie de pleurer.
Peur que l’avion tombe en panne lorsqu’il est en l’air, que le pilote s’endorme et que l’avion s’écrase, … tout un tas de films dans ma tête.
Au fond de moi je sais que c’est irrationnel et stupide, mais cela ne m’empêche pas de paniquer une fois à bord.
L’hypnose semble vraiment vous avoir aidé, j’habite aussi Lyon je pense que je vais me renseigner aussi !
Vous n’avez plus du tout peur aujourd’hui ?
Bonjour Léonie,
ce que je lis correspond tout à fait à moi, que des choses irrationnelles et toujours le pire du pire imaginable.
Oui l’hypnose a été le bon ami qui a su m’aider à trouver les forces que l’on a tous en nous (c’est un peu bisounours mais c’est exactement cela en réalité) aussi parce que l’entente a été bonne avec l’hypnothérapeute (n’hésite pas à me faire un emssage privé via le formulaire de contact si tu souhaitais ses coordonnées).
J’ai beaucoup aimé ta question car je viens justement de reprendre l’avion récemment et les choses ne sont bien évidemment pas aussi simples… Je prépare un article pour donner quelques petits tips pour ceux qui ont encore un peu d’appréhension et qui auraient besoin d’un peu d’aide, j’esprèe que ce prochain article t’aidera !
A très bientôt 🙂
Justine
Coucou Justine,
Ton article il est vraiment Top, j’ai une extrême peur de l’avion une véritable phobie c’est une horreur et je voyage assez souvent .. je suis toujours entrain de voir les compagnies, les avis etc.. et je suis quelqu’un comme tu le mentionnes plus haut qui essaye d’avoir le contrôle sur tout ce qui fait que j’ai peur de beaucoup de choses.. j’étais à la base pas comme ça.
Je suis également de Lyon je pense me mettre en relation avec ton hypnothérapeute
Mais je t’avoue avoir encore peur d’être hypnotisé !
Merci pour ton aide !
Merci pour ton commentaire ! En plus si tu voyages souvent, c’est compliqué mais c’est aussi bien signe : cela veut dire que malgré tout, cette peur ne t’empêche pas de vivre ta vie donc c’est bien. Je suis contente que cela ai un écho avec ton ressenti personnel, effectivement selon l’hypnothérapeute la phobie (quelle quelle soit) est souvent une peur plus large, plus complexe, qui s’est simplement « déposée » sur un sujet (ici l’avion) mais qui est en réalité relative à des choses beaucoup plus personnelles.
Non lol, on ne perds aucun moyen, ce n’est pas comme Messmer à la télévision si tu penses à ça, j’aurais pu me lever et quitter la pièce si je le souhaitais. Tu peux me faire un message privé via le formulaire de contact si tu veux son contact mais le plus important est d’avoir un feeling avec son hypnothérapeute selon moi (et cela est très personnel). Je suis en train de préparer un article avec quelques tips pour ceux qui ont peur en avion, car j’ai toujours un peu d’appréhension, comme je disais à Léonie je pense que cela pourra t’aider 🙂
Pingback:Mes 16 astuces pour les phobiques de l'avion / Justeunedose, un blog lifestyle made in Lyon
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Bonjour Justine,
Merci pour ton article car je me retrouve exactement dans ce que tu décris. J’ai pris l’avion sans problème jusqu’en 2000 au moins et puis je suis parti vivre en Australie en 2008 et je me suis rendu compte que j’avais peur dans les mêmes proportions que ce dont tu parles.
J’ai récemment voyage en 2018 à La Réunion, à Rome…mais à chaque fois un cauchemar a plus d’un titre.
Je m’explique, il y a le voyage en lui même, au moment de monter dans l’avion je suis livide, je pense à ma famille, mes amis, ce que j’ai accomplis dans la vie et j’arrive à accepter l’idée que je vais mourir. Pendant le vol, et ce malgré les deux anxiolytiques et les deux somnifères que je prends, je reste le plus actif dans l’avion, je vais aux toilettes toutes les 20-30’ me rincer tellement j’ai chaud. L’idée pour moi de rester assis dans mon siège est impossible car j’ai l’impression de ressentir les moindres mouvements de l’avion. Je choisis mes films afin de faire passer le temps en essayant de m’occuper mais je suis impossible de comprendre le film même le plus bête parce que je ne suis concentré que sur l’avion, l’avion, l’avion.
À l’annonce de turbulences, je suis au bord des larmes et je prie Dieu alors que je suis athée…et ça c’est juste pendant le voyage mais il y a tout l’avant.
À partir du moment où j’ai pris mes billets (enfin ou ma copine prend les billets car je suis incapable de le faire) les cauchemars la nuit commencent sur des scénarii catastrophes, je vois des signes de partout qui m’indiquent de ne pas monter dans l’avion et puis surtout je n’ai plus goûta rien, tout ce que je fais est fait sans conviction car je me dis que dans quelques mois tout sera fini, je ne serai plus là. Dès qu’un événement comme un concert, un festival…a lieu après la date de mon vol je n’ai pas envie de réserver car je me dis que je ne serai plus là pour y aller. Les gens autour de moi ressentent cet entrain de vie que je n’ai plus, je me renferme car j’ai l’impression qu’a part faire les rires les gens, ils ne comprennent pas ce que je ressens. Je suis tellement mal que ça dépasse le cadre simple de prendre l’avion, je ne prends aucun plaisir à préparer mon voyage (nous partons avec ma copine pour trois mois en Amérique du Sud début mars), moi qui suis un véritable aventurier je n’ai plus du tout envie d’aller dans les pays choisis. Et puis je commence à réfléchir sur la vie, son intérêt, ce pourquoi je suis là…ça prend des proportions énormes qui m’amènent à une mini déprime ou dépression je ne sais pas alors qu’en temps normal je ris, je saute, je cours, je vis la vie et j’adore.
J’ai déjà fais une séance d’hypnose…rien ne s’est passé, j’ai fais un stage de peur en avion il y a 3 jours et si sur l’instant j’etais mieux, quelques jours plus tard les cauchemars reprennent…bref je suis désespéré pas uniquement pour moi parce que finalement ne pas voyager ou en tout cas ne pas prendre l’avion pour voyager je l’ai intégré mais je suis désespéré car ma copine voyage souvent et elle est freinée par ma faute.
Voilà à peu près ce que je ressens, qu’elle est l’hypnose ou la personne t’endort, enlève de toi l’idée d’avoir peur de l’avion et tu te réveilles en te demandant ce que tu fais là et l’idee de prendre l’avion te rend aussi joyeux que de prendre le train?? Parce que moi c’est ça qu’il me faut
Antoine
Hello Antoine !
Je me suis tellement reconnue dans ton témoignage ! C’est dingue, cette espèce de dépression mais également la conviction profonde que des signes te sont envoyés te prouvant que tu fais une connerie en grimpant dans cet avion, et puis souvent je m’en veux car je suis persuadée que je vais mourir alors que je n’ai « rien » fait de ma vie, je pense à mon chat, au fait que je n’ai pas dit quoi faire à mes parents en cas de décès, BREF des pensées morbides et complètement hors de propos. Je vois que l’impact est extremement fort chez toi et c’est invivable. De mon point de vue (et expérience) le stage de peur en avion ne fonctionne pas car il est plutôt dédié aux personnes ayant des difficultés à intégrer qu’un avion puisse voler et ce n’est semble-t-il pas ton cas (ni le mien) et effectivement l’hypnose pourrait être plus appropriée. Cela n’a pas fonctionné car tu n’es pas rentré en état hypnotique ? Chez certaines personnes, ça ne fonctionne effectivement pas (moi, chanceuse, je suis réceptive).
L’hypnothérapeute m’a dit qu’il était possible de tout à fait supprimer les peurs, les appréhensions mais que cela pouvait avoir un impact très négatif c’est-à-dire rendre les personnes trop intrépides, quitte à prendre des risques pour leurs vies (processus de dissociation comme dans les troubles bipolaires qui entrainent des situations de prises de risque mais je ne suis pas psychiatre), donc il ne préconisait pas cela. Mais peut-être que dans des cas extrêmes, cela est nécessaire de complètement annihiler la peur ? En tout cas, cela est possible.
Après, ce qui m’a aidé, outre l’hypnose qui n’est qu’un coup de pouce, c’est de réfléchir aux causes : cette phobie peut prendre racine dans d’autres peurs (pour ma part, la prise de conscience de la mort). La méditation pleine conscience a aussi été un vrai coup de pouce. Mais c’est toujours difficile aujourd’hui.
Merci pour ce long article et aux commentaires car je vois que je ne suis pas seule. Comme vous tous j’ai eu subitement et étonnamment de plus en plus peur en avion. J’ai pu maitriser quelques mois malgré les moments gâchés en amont et les semaines de terreur, jusqu’au jour où j’avais mon billet pour partir en voyage de noces mais je n’ai pas pu me résoudre à monter dans l’avion ! Je ne te raconte pas la tête de mon tout récent mari !!!! C’était il y a 17 ans et je n’ai plus jamais voulu prendre l’avion. Aujourd’hui j’ai un fils de 16 ans qui me réclame de voyager. D’ici peu il ne voudra plus partir avec moi mais je voudrais, avant que ça n’arrive, réussir à prendre l’avion avec lui ! Voilà comment j’ai atterri sur ton article. J’espère pouvoir m’inspirer de ton cas
Anne
Bonjour Justine,
Je me retrouve tellement dans cette page…Une peur de l’avion qui est apparue il y a quelques années alors que je prenais l’avion sans soucis depuis toute petite. Pour mon cas, je pense que c’est aussi mon rapport à la mort qui me terrorise. C’est drôle car une amie m’a dit hier qu’elle commençait aujourd’hui des séances d’hypnose pour ce problème et j’y songe vraiment aussi. Merci pour d’avoir pris le temps d’expliquer ta démarche en tout cas.
Eh bien, de toutes façons, personnellement je ne le prends plus, ou plus, même si j’adorais, pour une autre raison : Celle de l’écologie !!