Ah Instagram… S’il est aujourd’hui le réseau social où je passe le plus de temps (et je ne suis pas la seule), Instagram semble être aussi celui qui cristallise le plus de haine. Réseau social du mensonge, de la futilité, de la prétention et de la superficialité, il ne servirait qu’à montrer des vies parfaites et des corps retouchés…
D’ailleurs, selon une étude britannique de la RSPH (Royal Society of Public Health), Instagram serait le réseau social entrainant le plus de dévalorisation de soi chez les jeunes, tout particulièrement sur l’image de leur corps, entrainant anxiété et dépression.
Alors oui, le réseau peut s’avérer futile et les instagrammeurs et instagrammeuses phares qui caracolent ressemblent parfois à des poupées (russes ;)) qui auraient trop abusé de leur carte de fidélité chez leur chirurgien esthétique.
Néanmoins, et comme pour tout dans la vie, il y a plusieurs façons d’analyser les choses.
Et Instagram mérite effectivement que l’on s’y penche avant de le rejeter en bloc.
Je suis quelqu’un de très pragmatique alors veuillez excusez la suite mais : Instagram n’est-il pas, encore une fois, un outil, un médium créé par l’être humain, avec lequel il peut faire le meilleur comme le plus mauvais ?
Balayez de la main un peu vos idées-reçues : Instagram est avant tout le royaume de l’image ; pas nécessairement le royaume de la futilité.
A travers ce réseau social, et justement parce que l’image possède cette force indiscutable, des communautés très fortes gagnent en visibilité et des sujets difficiles, d’autant plus difficiles parce qu’ils peuvent nous heurter par l’image, ont sur prendre une belle place sur IG.
Le cancer notamment.
C’est assez étrange comme cette maladie, qui nous touche tous de près ou de loin, ou de trop près ou de très loin (plus de 380 000 nouveaux cas chaque année en France), reste encore un tabou difficile.
Maladie particulièrement visible, à cause des stigmates qu’elle renvoie (tout particulièrement à cause de la chimiothérapie mais aussi des amputations ou de la mastectomie), elle reste pourtant extrêmement secrète.
Mais les choses changent petit à petit et viennent à normaliser des situations que l’on cachait autrefois.
Les chefs de file ?
Des personnalités publiques d’abord, comme Shannen Doherty et très récemment Maria Manounos, qui n’hésitent non seulement pas à parler de leur maladie, mais s’appuient sur des images fortes, marquantes, parfois dérangeantes lorsque l’on n’est pas confronté au cancer.
Et puis surtout, surtout sur Instagram, des milliers d’inconnues et inconnus et des associations, qui viennent à normaliser la maladie (non pas qu’elle soit normale et acceptable, mais plutôt que nous sommes encore trop nombreux à détourner le regard et qu’il y a besoin que cela cesse), à l’intégrer dans l’espace public au travers de ce réseau social que l’on pensait régit par une seule façon de penser : montrer le faux.
Des histoires et des visages, des cicatrices parfois, qui, grâce à la force de l’image, peuvent permettre de changer non seulement notre vision de la maladie mais aussi de créer une vraie communauté de patients.
Sur un registre moins difficile, de nombreuses instagrammeuses fitness démontent aussi la perfection
qui habite la plupart des corps présents sur le réseau social. Des photos « photoshop versus real life », « bad light versus good light » mais aussi « photo posée versus photo relachée » (et le petit bidon qui va avec) ou encore la description, en légende, de tout le travail de respiration et de pose qui a permis de prendre cette photo où l’on est si bien gaulée.
Alors oui, ces nanas font du sport et on un corps d’athlète mais elles ont aussi un gros bide après avoir mangé un gros repas ou on des vergetures sur les fesses en forme de griffes de chat. Et elles nous le disent. Et cela fait du bien.
Une bonne façon de désacraliser le corps féminin mais aussi plus largement ce réseau social et de faire un bon gros doigt à ceux qui pensent qu’Instagram ne serait qu’un réseau social qui engendrerait mal-être, solitude et haine de soi.
Deux exemples à des années lumières l’un de l’autre mais qui permettent néanmoins de prouver qu’Instagram a bien plus à offrir qu’un réseau social artificiel, trompeur voire dangereux.
Le tout reste donc de prendre un peu de recul et d’arrêter de penser qu’un outil entraîne nécessairement un usage similaire pour tous les utilisateurs.
Est-ce que tous ceux qui se retrouvent avec un couteau à pain coupent FORCEMENT du pain avec ? Moi quand rien n’est propre, je coupe aussi mon fromage (et me dites pas que je suis la seule !).
Ceci clora mon argumentaire.
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There are 2 comments
Je suis en train de découvrir ton blog et franchement ça fait super plaisir, il est bien fichu, avec des thématiques diversifiées, un contenu personnel… Je suis super enthousiaste chaque fois que je découvre un site comme ça, face au nombre de blogs superficiels que je vois passer !
Oh ça fait tellement plaisir, et ça donne envie de continuer à venir écrire par ici quand l’envie me prend (pas souvent, c’est par vague et souvent je suis dans le creux lol).
Justine